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Immunohistochimie

L’immunohistochimie (IHC) est une technique d’histologie visant à localiser une protéine donnée dans un tissu.

IHC de la myéline et de la microglie sur une coupe de cerveau humain

Principe

Le principe de l’immunohistochimie repose sur la reconnaissance d’un antigène par un anticorps spécifique et la révélation de ce complexe antigène-anticorps par une réaction chimique grâce à une enzyme et son substrat ou à l’aide d’un marqueur fluorescent.

Cette technique est largement utilisée dans les laboratoires de recherche ou pour le diagnostic clinique.

Notre équipe réalise des marquages par méthode directe (anticorps couplé directement à un marqueur) et indirecte (anticorps primaire non marqué et reconnu spécifiquement par un anticorps secondaire visualisé par un marqueur) sur différents types de tissus : prélèvements et biopsies, d’origine humaine ou animale, inclus en paraffine ou congelés.

Méthode directe de l’immunohistochimie

La méthode directe est une méthode IHC en une seule étape. L’anticorps marqué réagit directement avec l’antigène dans des coupes de tissus. Cette technique utilise un seul anticorps et la procédure est courte et rapide. Cependant, elle est moins sensible en raison de la faible amplification du signal et donc rarement utilisée.

Méthode indirecte de l’immunohistochimie

La méthode indirecte implique un anticorps primaire non marqué qui réagit avec l’antigène tissulaire et un anticorps secondaire marqué qui se lie à l’anticorps primaire (Remarque : l’anticorps secondaire doit être dirigé contre les immunoglobulines de l’espèce animale dans laquelle l’anticorps primaire a été produit). Cette méthode est plus sensible en raison de l’amplification du signal due aux multiples réactions de l’anticorps secondaire sur les différents sites antigéniques de l’anticorps primaire.

Méthode immunohistochimie

La technique indirecte nécessite parfois une troisième étape. Un anticorps secondaire biotinylé est utilisé pour reconnaitre l’anticorps primaire. La biotine va réagir avec un complexe composé d’avidine (marquée avec une enzyme ou un fluorochrome) et de biotine.

Révélations par immunofluorescence et par immunohistochimie en fond clair

Les méthodes de détection mises en œuvre dépendent directement du type de traceur utilisé.

Immunofluorescence

La visualisation se fait à l’aide d’un marqueur fluorescent (FITC, Alexa 488, Alexa 555, …). L’immunomarquage des protéines d’intérêt en fluorescence est généralement associé à une contrecoloration des noyaux par le DAPI qui colore les acides nucléiques. Cette technique d’immunofluorescence est largement utilisée pour réaliser des co-marquages.

Couplée à un logiciel de traitement de l’image, cette technique permet également de générer des données d’intensité de fluorescence pouvant faire l’objet d’une analyse quantitative.

Immunohistochimie en fond clair

Dans ce cas, la visualisation se fait par une réaction enzymatique (peroxydase, la phosphatase alcaline ou la glucose oxydase). L’enzyme est ensuite révélée à l’aide d’un chromogène tel que la diaminobenzidine (DAB) ou un autre substrat pour produire différents produits finaux colorimétriques et visibles en microcopie à fond clair.

Exemples d’immunohistochimies réalisées sur ou par la plateforme Histomics à l’Institut du Cerveau (Paris) :

  • Myeline basic protein (MBP) pour évaluer les lésions de la myéline dans un modèle de sclérose en plaque
  • Tyrosine hydroxylase (TH) pour évaluer la perte en neurone dopaminergique dans la maladie de Parkinson
  • IBA1 pour évaluer l’inflammation